Edito / Tourisme et mobilités : Passeport pour la croissance



Porté par le développement des loisirs, la démocratisation des modes de transports, la mondialisation des échanges, le tourisme est un marché de plus d’un milliard d’individus et en pleine expansion. Au niveau national, il est déjà l’une des pépites de notre économie et représente en effet 7,3% du PIB, emploie un million de salariés et implique plus de 240 000 entreprises. Marché d’avenir, le tourisme est l'un de ceux dans lesquels la France se distingue et par lequel elle rééquilibre sa balance commerciale. Un doublement des visiteurs pourrait même diminuer de 20 % notre déficit extérieur.

Le tourisme est donc un « passeport » pour la croissance, à la condition de mettre à jour son « visa ». L’enjeu est d’entretenir le « désir de France » d’en faire le « cher pays de ses vacances » pour générer du développement économique, en cultivant la marque France et son art de vivre synonyme de qualité. Avec environ 85 millions de visiteurs par an, soit nettement plus que le nombre de ses habitants, la France bénéficie manifestement d’un pouvoir d’attraction. Mais son offre pourrait davantage faire recette. Ses performances cachent en effet une moindre consommation des touristes qu’aux Etats-Unis ou en Espagne. La France ne peut se réduire à une zone de transit. Forte de ses atouts avec 38 sites classés au patrimoine de l’humanité, la variété de ses paysages, l’un des plus vastes domaines skiables du monde et un littoral mythique ou encore la restauration de ses centres urbains historiques, la multiplication des parcs à thème, elle a les moyens de faire face à la concurrence mondiale.

La France doit continuer à croire en son remarquable potentiel et demeurer une destination favorite. Bien décidé à relever ce défi, notre pays s’est fixé, depuis 2014, des objectifs ambitieux : franchir le cap des 100 millions de visiteurs internationaux en 2020, revenir dans le top 3 des pays pour la compétitivité touristique, redevenir le premier pays pour les recettes commerciales et le volume de dépenses par touriste, créer 100 000 emplois dans les cinq ans.
Responsables politiques, institutions publiques, organisations professionnelles, entreprises affûtent ensemble leurs armes : programmation de plusieurs centaines de millions d’euros dans les infrastructures , adaptation des réglementations avec l’assouplissement des autorisations d’ouverture des magasins le dimanche, développement de nouveaux services et produits sur toute la chaine de valeur de la filière touristique que ce soit au niveau de l’accueil avec la mobilisation de robots conviviaux, de la conception de parcours personnalisés proposés sur des plateformes internet ou l’organisation de jeux de pistes sur smartphone. Autant de solutions prometteuses débattues pendant ces deux journées dans 3 ateliers, autant d’initiatives innovantes pour accélérer la transition numérique de la filière touristique présentées et expliquées au public par une demi-douzaine de grands comptes et une douzaine de startups. Elles sont des réponses pertinentes aux nouveaux besoins du tourisme planétaire.
Attirer, charmer, distraire, fidéliser, ces objectifs doivent guider l’offre touristique française. Quatre verbes d’action pour capter à travers le monde entier davantage de voyageurs, stimuler leurs dépenses les inciter à revenir : « See you soon » and « Welcome in France : le lab ».


Geoffroy Roux de Bézieux
Vice-président délégué du MEDEF